samedi 28 avril 2012

La bombe de la dette

Voici un article de synthèse sur la dette écrit par Marie Anne Kraft. Il fait suite à la conclusion de mon dernier billet au soir du 1er tour disant qu'il n'y avait rien de neuf et qu'on aurait aimé trouver dans la campagne des éclairages précis comme celui-ci. Ecrit initialement pour Médiapart, je l'ai repris de Be Syti.

Marie Anne s'occupe de l'analyse des risques clientèle dans une grande banque et fait partie de l'équipe de l'un des candidats du premier tour (devinez). Elle a écrit une véritable "somme" sur le thème de l'humanisme:La révolution Humaniste. Elle sera l'une de nos intervenantes de la première parte de TEDxladéfense le 14 Juin. Voici l'article:

La situation est bien plus grave que ce que veulent bien nous dire les candidats à l'élection présidentielle et il est indispensable que les Français ouvrent les yeux pour en prendre la mesure et juger des actions à entreprendre pour préserver leur avenir, celui de leurs enfants, et surtout leur modèle social.

Principales menaces:

Même à supposer que le déficit public soit réduit à zéro, la dette de plus de 1700 milliards d’euros, presque 90% du PIB, nous plombe avec une charge financière, rien qu’en intérêts, de 2,5% du PIB, d’un montant presque équivalent à celui de l’impôt sur le revenu de tous les Français. Cette charge équivaut à 2,5% de croissance en moins, autant qui n’est pas dépensé dans d’autres choses, notamment pour développer la recherche, l’emploi, l’éducation, les services publics.
Si les marchés perdent confiance, le taux d’intérêt de la dette (actuellement de l’ordre de 3,5%) pourrait fortement augmenter, doubler (comme en Italie ou le taux est à 7%) voire tripler. Elle se traduirait potentiellement par la nécessité de doubler ou tripler l’impôt sur le revenu pour couvrir les intérêts annuels de la dette ! Qui l’acceptera ?
Cette dette abyssale est aussi une bombe à retardement, une bombe sociale d’un conflit inter générations : les jeunes de demain vont-ils accepter à la fois de subir le paiement des retraites de leurs aînés et le remboursement de leurs dettes de fonctionnement passées car ils ont vécu au dessus de leurs moyens ?

Chiffres et enjeux:

Rappelons donc quelques chiffres clés et les enjeux et essayons d’ouvrir les yeux des Français sur la situation : 
L’Etat est en déficit depuis plus de trente ans, depuis 1975. Il dépense plus que ses recettes (essentiellement fiscales). Notons d’ailleurs qu’il vaut mieux regarder le rapport entre déficit public et recettes publiques (plutôt qu’exprimer le déficit en % du PIB) : il est de 54% en 2010 et de 40% en 2011 ! 40% de nos dépenses ne sont pas financées !  
La situation s’est dégradée depuis la crise de 2008 (déficit public de 109 Mds € en 2011 soit 5,5% du PIB), la crise n’expliquant cependant qu’un tiers du déficit (comme l’a dit la cour des comptes), le reste étant un déficit de fonctionnement structurel ;  
L’Etat est en situation de surendettement. Ce déficit cumulé incrémente la dette publique : l’Etat emprunte pour rembourser sa dette et payer ses intérêts ;    

Depuis plus de trente ans, les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, n’ont pu endiguer cette dette. Partant d’un niveau de 20% du PIB en 1978, la dette atteint maintenant un niveau record : 1 700 Mds € en 2011, s’élèvera à 1800 Mds € en 2012 soit 90% du PIB. On atteint à ce seuil l’effet « boule de neige » où il devient très difficile de rembourser car cette dette génère des frais financiers qui plombent le déficit, qui lui-même incrémente la dette. Elle plombe la croissance : 2,5% de PIB payés en frais financiers (théoriquement par nos impôts), c’est 2,5% de croissance en moins, autant d’argent pour l’économie …  

Même si aujourd’hui on arrivait à ramener le déficit à zéro, cette dette générée par nos déficits primaires cumulés ainsi que par les intérêts financiers sur cette dette, plombe l’avenir d’une charge annuelle d’intérêt devenue insoutenable, s’élevant à 49 Mds € en 2011, soit 2,5% du PIB : presque égale au montant de l’impôt sur le revenu (59,5 Mds €) ou de l’IS (56,7 Mds). Cette charge financière (uniquement d’intérêt, sans remboursement de capital) représente à présent le 1er poste budgétaire de l’Etat avant l’éducation. Ces 2,5% du PIB dépensés en charges financière d’intérêt sont autant de moins dépensés pour investir et développer nos emplois, pour améliorer notre éducation et nos services publics ou encore le pouvoir d’achat ;  

Cette dette publique est la proie des marchés, fragilisant politiquement l’Etat en le soumettant au diktat des agences de notation et à la pression des investisseurs, majoritairement étrangers. En effet, la dette souveraine française est détenue aux 2/3 par des investisseurs étrangers et 1/3 par des investisseurs français, essentiellement des fonds de pension, des assurances et des banques, très peu par des particuliers.

Le gros risque encouru : une hausse des taux si la confiance des marchés baisse sur la capacité de l’Etat français à rembourser sa dette. Notre taux est à 3,5%, s’écartant du taux allemand (2%) depuis presque un an. Celui de l’Italie est à 7%. Si notre taux rejoint celui de l’Italie, le coût de notre dette peut potentiellement doubler, ce qui reviendrait à doubler l’impôt sur le revenu pour pouvoir le couvrir.

Les 4 composantes historiques de la dette publique:

1 - Le cumul de déficits de fonctionnement (déficit primaire, c'est-à-dire hors charge financière des intérêts), lorsque l’Etat dépense plus que ses recettes. Ceci revient à faire supporter aux générations futures des dépenses de fonctionnement passées (avec les intérêts en plus). Le cumul du solde primaire en euros constants 2009 depuis 1979 s’élève à -229 milliards d’euros (selon Jacques Holbecq, auteur d'un livre sur la dette publique La dette publique, une affaire rentable : A qui profite le système ? , auquel s’ajoute ensuite les déficits primaires de 2010 (110 milliards en 2010 et 32 milliards en 2011) ;
2 - La charge financière des intérêts sur l’ensemble de cette dette, qui elle-même incrémente le déficit qui lui-même incrémente la dette (effet « boule de neige » qui au-delà d’un certain seuil devient incontrôlable, seuil que nous atteignons maintenant) ;
3 - Les emprunts affectés à des investissements, tels que la construction d’hôpitaux, d’universités, de routes,… qui bénéficieront aux générations futures (il est alors justifié que ces dernières paient ensuite, par l’impôt, pour leur remboursement). Notons que ces emprunts se sont fortement réduits car les partenariats public-privé, les PPP, sont devenus pour l’Etat, les collectivités et les établissements publics comme les universités ou les hôpitaux le moyen privilégié pour le financement de leurs équipements. Ils consistent à faire prendre en charge le financement par une entreprise privée (Vinci ou Bouygues par exemple) qui facture ensuite des loyers à l’Etat. Le surcoût de ces loyers comparés aux intérêts payés sur un emprunt réalisé par l’Etat, incrémentant notre déficit, serait de 18 milliards d’euros depuis 2004, 15 milliards pour 2011 et potentiellement de 60 milliards d’ici 2020 ! (voir cet article du Parisien, reprenant un article du Canard Enchaîné qui citait des chiffres de la Cour des comptes)
4 - La prise en charge d’une autre dette (par exemple quand l’Etat lui-même consent un prêt à l’Etat grec, ou contribue au fonds européen FESF) ; rappelons aussi que la dette sociale de la Sécurité Sociale et des retraites, ainsi que la dette des collectivités publiques territoriales, est incluse dans le solde.

Les composantes structurelles de la dette publique:

Notons que la dette peut être décomposée en une dette de l’Etat et des administrations centrales, une dette sociale (dette alimentée par le trou de la Sécu et des retraites, dont le déficit n’incrémente pas directement le déficit public mais est financé par la CADES, une caisse dont la dette incrémente elle-même la dette publique, et enfin la dette des collectivités locales, qui elles-mêmes n’ont pas le droit d’avoir un budget en déficit).
La dette publique est portée à hauteur de 79 % par les administrations publiques centrales, le solde étant partagé presque également entre les administrations sociales et locales.
ODAC Organismes Divers d'Administration Centrale
APUL Administrations Publiques Locales 
ASSO Administrations de Sécurité Sociale
Le montant des intérêts sur la dette, par l’effet cumulatif, est en euros constants presqu’égal au montant du capital de la dette. Si l’Etat avait financé depuis 1979 sa dette à taux zéro (par exemple auprès de la Banque centrale), le montant de la dette n’aurait été que de 164 milliards d’euros en 2009 au lieu de 1489 milliards ! Même si cela avait engendré une création monétaire générant de l’inflation et une dévaluation de la monnaie, renchérissant les importations, notamment de pétrole, de gaz et autres matières premières. Notons que cette hypothèse n’est pas possible depuis la loi Pompidou (1973) interdisant la monétisation de la dette et dans le contexte de l’euro, le traité européen l’interdisant également.
Voir ce graphique ci-dessous extrait du rapport sur la situation des finances publiques, Paul Champsaur et Jean-Philippe Cotis, avril 2010 :

Quelles solutions ?

1 - Réduire au plus vite le déficit public à zéro : le déficit de fonctionnement, c'est-à-dire non seulement le déficit primaire, mais dégager un excédent pour au moins payer les intérêts de la dette. Même à supposer qu’on arrive à dégager un excédent de 50 Milliards par an au lieu du déficit public actuel de 100 milliards, il faudrait 36 ans pour rembourser la dette de 1800 milliards €…
2 - Différencier dans les comptes publics la « bonne dette » de la « mauvaise dette ». La dette, c’est comme le cholestérol ! La bonne dette, c’est celle qui finance des investissements qui profiteront aux générations futures (hôpitaux, universités, routes, …). La mauvaise, c’est celle qui provient du cumul des déficits de fonctionnement et les frais financiers d’intérêt afférents. La règle d’or doit s’appliquer sur la mauvaise dette ;
3 - Pour neutraliser le risque de taux sur la dette, proposer la réappropriation de la dette souveraine par les citoyens eux-mêmes, en tant qu’épargnants responsables. Au Japon, malgré une dette publique excédant 200% du PIB, 95%, la dette publique est financée par les épargnants via l’épargne collectée aux guichets postaux (équivalent du livret A ou d’épargne populaire), à un taux très bas mais restant attractif. Ceci immuniserait la dette au risque d’envol du taux, la rendrait insensible aux agences de notations. Il ne serait pas justifié d’intégrer un coût du risque dans le taux d’intérêt puisque cette dette étant un avoir sur impôts futurs, les citoyens ne vont pas s’appliquer un coût du risque à eux-mêmes ! Au taux actuel de 3 ou 3,5%, ou à un taux de plus de 1% au dessus de l’inflation, elle reste un placement attractif pour le citoyen. On pourrait créer un « livret D » (D comme dette), qui abonderait un fonds destiné à acheter la nouvelle dette émise (100 Mds € sont à renouveler en 2012 du fait des tombées d’échéance + 100 Mds d’€ de déficit 2012). Rappelons que l’épargne totale des Français est d’environ 5000 milliards € et leur épargne annuelle environ 17% de leurs revenus (comme au Japon). C’est tout à fait absorbable.
4 - Réduire fortement le déficit commercial extérieur (baisser les importations, notamment en privilégiant l’achat de biens fabriqués en France) permet de réduire le déficit public car à prix égal, quand on achète en France, environ 50% du prix correspond à des charges sociales et fiscales, donc entrent en recette, diminuant d’autant le déficit. Sur un déficit commercial de 75 milliards, avec des importations s’élevant à presque 500 milliards, si on arrive à remplacer 20% de ces importations par des achats « made in France » (100 Mds €), on neutralise le déficit commercial, on crée au moins 600 000 emplois et on réduit le déficit public actuel de 50 Mds € (la moitié!).

 Commentaire (D. Chambaretaud):

  1. Il vaut bien mieux s'informer directement auprès de gens compétents, bien informés que d'attendre que la presse fasse ce travail ou que les politiciens sortent du bois.
  2. La situation est effectivement très grave. Si au lieu de rapporter le déficit courant au PIB (ce qui n'est pas loin pour moi de comparer des chèvres et des choux) mais que l'on fait comme Marie Anne une comparaison bien plus naturelle: recettes de l'Etat par rapport à dépenses de l'Etat, on est à 40% de déficit. Que diriez-vous s'il en était ainsi du budget de votre entreprise ou de celui de votre ménage ? Cela me renforce dans l'idée qu'il faut éduquer non seulement les gouvernants mais le plus de gens possible à ce que sont les réalités de la finance et l'économie en commençant par le niveau familial.
  3. Il y a des solutions même si je crois que par paresse, indécision et noyautage du système politique dans son ensemble, nous passerons par la case crise avec moratoire sur les intérêts … voire abandon de la dette elle-même rappelez-vous c'est ce qu'illustrait le roman de Mario Capraro qui sera également présent à TEDxLadéfense !
  4. Je retiens aussi l'idée de la bonne et de la mauvaise dette.
  5. Je retiens aussi le fait qu'il serait plus sain et plus démocratique de faire financer la dette éventuelle directement par les français plutôt que par le casino des marchés de capitaux !

lundi 23 avril 2012

Quoi de neuf ce matin ?

Un petit billet d'humeur personnel qui souligne l'intérêt de poursuivre le développement de media complémentaires tout comme je parlais dernièrement de monnaies complémentaires.

Ce qu'il y a de neuf, ce sont les résultats du premier tour de nos élections présidentielles bien sûr ! Nos media traditionnels nous ont déjà renseignés sur le peu d'intérêt de cette campagne alors pourquoi  hier soir ces commentaires extasiés sur les "nouveautés" des résultats ?

Quoi de neuf alors ?

Je ne sais ce que vous avez aviez entendu de votre côté. J'avais entendu, depuis le début, Hollande n°1 et Sarkosy n°2 etc ... et tout le monde d'inviter les instituts de sondages pour dire que les élections seraient certainement une autre affaire. Suspense oblige. En fait, nos instituts de sondages faisant fort honnêtement leur travail, ils ont donné le duo de tête dans l'ordre. Pas si mal surtout si l'on se souvient que l'élection se jouera au second tour entre ces deux premiers-là  ... Rien de neuf donc. On savait déjà que Sarkosy avait perdu pas mal d'intentions de votes et serait deuxième.

Alors pour le reste, Marine Le Pen est là en 3 comme prévu, un peu plus haut peut-être ... Mélenchon avec 11% crée une petite surprise ... petite, car il est bien loin de ce que faisaient les communistes autrefois. Bayrou avec 9% est en dessous de ce qu'il aurait pu espérer et va cependant arbitrer (un tout petit peu) le jeu final comme prévu. Et, c'est vrai, Eva Joly n'a pas enrayé la décrue de l'écologie dans l'opinion ce qui est très dommage et peu surprenant. Rien de vraiment neuf donc. 

En cherchant un peu plus alors ...

C'est le petit journal de Canal qui trouve du neuf un peu autour. L'AFP a osé publier les estimations de 18h à 18h47. Une enquête a donc été ouverte conformément à la loi ... Quelle tartufferie ! Moi qui habite en zone frontalière cela ne me sert plus à rien: sans être abonné à aucun media professionnels j'avais les résultats de la RTBF et pas mal de twitts ...

Je crois que c'est la dernière fois que les TV et radios en France font semblant de respecter la consigne. Les cercles un peu élargis qui intègrent des liens internationaux ne vont plus accepter de se livrer à de telles farces à l'avenir. Même les juges, espérons-le, refuseront d'instruire de telles inepties.

Quelle leçon en tirer ?

La mondialisation est une réalité y compris dans nos présidentielles-rien-qu'à-nous. Quelques candidats ont bien choisi de développer un fond de commerce sur l'ultra-conservatisme et l'ignorance de tous bords d'une partie de l'électorat par ailleurs victime de la nouvelle donne économique et sociale. Il faudra cependant bien s'y résoudre: nous sommes en pleine mondialisation ! Comme disait Voltaire: "les français arrivent toujours à tout les derniers mais enfin, ils arrivent !". Nous constatons donc enfin ce que tout le monde sait déjà. La mondialisation se mêle de nos petites affaires. Ce serait donc cette révélation l'élément nouveau !

Il ne sert à rien de se ridiculiser à tempêter dans des meetings extérieurs (ou intérieurs), à entonner les refrains nostalgiques des rêves d'il y a trois ou quatre générations. Il est temps de se réveiller et d'agir sur les vrais sujets avant que nos élections ne soient plus qu'une sorte de tradition pittoresque.

Car ce qui est vrai de la forme l'est encore plus du fond. L'important, ce que les candidats n'ont pas vraiment abordé va bientôt s'imposer tout autant et beaucoup plus fortement: 
   Alors, cette dette, on la rembourse ou pas ? 
   Si oui comment ? Sinon comment ?
   Et quelle croissance voulons-nous après cela pour nous-mêmes, nos enfants et pour la planète ? 

Cela n'aurait-il pas fait un bon sujet d'élection ? Voyons ce que le deuxième tour dira.


mardi 10 avril 2012

Argent 6: dernières avancées des monnaies locales

La presse locale vient nous rappeler l'actualité des monnaies communautaires. Nantes vient d'annoncer pour dans un an une monnaie communautaire pour les entreprises de l'agglomération. Cette information envoyée par Rémy a été publiée le mois dernier.

Les caractéristiques de cette future monnaie.
Elle semble conçue sur le modèle du WIR, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une monnaie destinée à augmenter les échanges entre les entreprises de l'agglomération. Elle est portée par un organisme bancaire (Crédit Municipal) qui gèrera les comptes et les compensations. L'histoire ne dit pas si elle est "fondante" (je ne crois pas) et elle n'est pas librement convertible. Le levier est double, il s'agit de favoriser les échanges entre les entreprises de façon à ce que la valeur se réinvestisse localement en priorité. Cela concerne bien sûr plutôt le bâtiment, la restauration et les services de proximité. La ville entend toutefois associer les sociétés d'économie mixte et les particuliers ce qui serait même un plus par rapport au WIR. Il s'agit aussi d'accélérer les échanges et non de thésauriser selon une idée qui fait son chemin à savoir que l'argent ne vaut rien s'il ne contribue pas à créer de la valeur par l'échange.

Le bien fondé de cette idée.
Je l'avais indiqué, ces préceptes ont fonctionné en temps de grave crise à Wörgle et même à Nice ou ailleurs dans les années trente. C'est bien pour cela que les monnaies communautaires ont été interdites ! Désormais, les villes se ré-approprient l'idée avec peut-être des idées plus constructives de la part des services de l'Etat (à l'exception peut-être du fisc et de la banque de France !). Et c'est tant mieux car selon certains travaux de recherche, il existerait un effet multiplicateur local lié à l'emploi de ces monnaies (voir: Marie Fare, Institut Veblen in "Monnaies sociales comme outils du développement soutenable", p3). A Fortaleza au Brésil l'effet multiplicateur des "palmas" par rapport au real officiel est de 1,25 pour l'économie locale ! Suivant les commerces, les dépenses locales ont grimpé de 16 à 56%.

Ecoutez Jean-François Marquès, le créateur de la monnaie de Pézenas, qui parle très bien de sa monnaie à lui, l'Occitan:
En quoi sommes-nous concernés ?

Nous l'avons dit plusieurs fois à la suite de B Lietaer, si l'on définit la monnaie comme un élément majeur de "lien", les monnaies complémentaires, communautaires, locales ... sont sans doute à la fois un facteur de renforcement de l'économie locale et un facteur de création de lien social. Les gens ont besoin d'échanger pour vivre et le faisant localement, on n'est pas à l'abri, de surcroît, de créer de la bonne humeur et de l'envie de vivre ensemble ! Ce sont là des conditions de succès pour tout dirigeant local ou régional qui envisagerait de stimuler le développement territorial.